Invité le 12 juin au Congrès de la Mutualité Française à Nantes, le président de la République, François Hollande, a appelé de ses vœux la généralisation de la complémentaire santé aux retraités, qu’il souhaite rendre effective en 2017.
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Invité le 12 juin au Congrès de la Mutualité Française à Nantes, le président de la République, François Hollande, a appelé de ses vœux la généralisation de la complémentaire santé aux retraités, qu’il souhaite rendre effective en 2017.
Lors du précédent congrès de la Mutualité Française à Nice en 2012, François Hollande avait fait la promesse d'une "mutuelle de qualité pour tous" au terme de son mandat. C’est dans ce cadre qu’a été conclu l’ANI (accord national interprofessionnel), imposant aux entreprises de faire bénéficier tous leurs salariés d’une mutuelle collective, dont au moins 50% des cotisations seraient prises en charge par l’employeur.
Il n’en reste pas moins que si l’ANI est un progrès social pour une grande partie des salariés qui jusqu’alors ne bénéficiaient pas d’une couverture santé, les retraités en sont exclus.
En effet, lors de leur départ à la retraite, s’ils souscrivent une complémentaire santé à titre individuel, ils perdent l’avantage - non négligeable - que représentait la part de leur cotisation payée par leur employeur.
Selon la Mutualité française, les retraités paient 3,5 fois plus cher que les actifs leur couverture santé. Or dans le même temps, ils subissent une perte de revenus importante, par rapport à leur ancien salaire. Et ce alors même que leurs dépenses de santé vont en augmentant !
Ce qui explique qu’aujourd’hui près d’1,7 million de retraités (soit 12% d’entre eux) renonce purement et simplement à souscrire une complémentaire santé, faute de moyens. En moyenne, un salarié paie 24 euros par mois pour sa complémentaire santé, contre 83 euros pour un retraité !
Sans qu’aucune proposition concrète n’ait été pour l’instant définie, deux pistes seraient à l’étude :
L’article 4 de la loi n°89-1009 du 31 décembre 1989 pourrait être adapté, pour atteindre cet objectif de généralisation.
En l’état actuel, ce texte permet aux salariés partant en retraite de continuer à bénéficier à titre individuel, sous certaines conditions, des garanties jusqu’alors proposées par la mutuelle de leur entreprise, pour un montant de cotisation qui ne peut excéder 150% du tarif qu’ils payaient.
Mais en pratique, ce système fonctionne aujourd’hui très mal, les jeunes retraités parvenant à trouver par ailleurs des garanties moins chères et mieux adaptées à leurs besoins.
La seconde piste, consisterait à favoriser fiscalement les contrats « responsables et solidaires » des mutuelles et organismes de complémentaire santé. A condition que ces contrats prévoient des conditions favorables aux retraités, avec une forte obligation de mutualisation envers les seniors.
Bien qu’elle n'en soit pour l’instant qu’au stade d’intention, l’annonce faite par François Hollande suscite déjà quelques inquiétudes chez les assureurs.
A l’heure actuelle, les sources proches de l’Etat affirment que le gouvernement n’a aucun dispositif déjà tout prêt dans sa manche.
Reste donc à attendre les premières annonces concrètes, et les discussions avec les représentants du patronat, des syndicats, des mutuelles et autres organismes de complémentaires santé, avant que ne soit envisagé un projet de loi.
Ce qui devrait intervenir assez rapidement, si l’objectif est de parvenir à une généralisation effective en 2017…
Lire notre dossier :
Pour bénéficier d’une couverture santé efficace, les retraités dont les revenus sont les plus modestes peuvent, sous conditions de ressources, se voir accorder différentes aides :
Par ailleurs, les retraités souffrant d’affections longue durée (ALD) sont couverts à 100% par l’Assurance maladie, pour tous les frais relevant de leur ALD. Seules les dépenses de santé non liées à leur ALD nécessitent le recours à une complémentaire santé.
En revanche, pour les retraités dont les ressources sont supérieures aux plafonds fixés pour l’obtention de l’ACS et la CMU-C, le problème reste entier.
Comment faire face à des dépenses de santé grandissantes, alors que leur pouvoir d’achat ne cesse de diminuer, et que dans le même temps, la pression fiscale augmente sur leurs revenus ?