Augmentation des mutuelles : je compare les contrats en ligne

Des dépenses de santé de plus en plus nombreuses

Les dépenses de santé subissent une hausse continue d'année en année et impactent directement les comptes de la Sécurité sociale et des organismes complémentaires d'assurance maladie (OCAM).

1. Plus de dépistages depuis le Covid

L'impact du Covid sur le report des soins post-pandémie a été significatif comme le révèle une étude menée par la Fédération Hospitalière de France (FHF). Nombreux ont été les patients à reporter des rendez-vous ou des interventions jugés sans caractère d'urgence apparent mais qui ont cependant eu un impact néfaste sur leur santé à plus long terme :

  • 1 Français sur 3 déclare que son report de soin a engendré des conséquences graves sur son état de santé ;
  • les malades chroniques affirment dans 4 cas sur 10 que leur prise en charge médicale s'est détériorée depuis 2019.

Dans un premier temps, ce report de soins a pesé lourd sur les comptes des complémentaires santé. Aujourd'hui, ce sont les résultats des dépistages organisés par l'Assurance maladie qui ont une répercussion sur les dépenses de santé couvertes par les mutuelles.

En effet, face à la détérioration du suivi des patients après l'épisode de Covid, l'Assurance maladie a renforcé les opérations de dépistage et les actes de prévention :

  • invitations aux dépistages organisés du cancer (colorectal, du sein ou du col de l'utérus) entièrement pris en charge par l'Assurance maladie en fonction de l'âge de l'assuré ;
  • mise en place du dispositif Mon bilan prévention, depuis le mois de juin 2024, qui permet de bénéficier d'un bilan médical entièrement remboursé pour les classes d'âges suivantes : 18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans.

2. De plus en plus d'actes entièrement remboursés

Pour faire face aux besoins des assurés en constante évolution, l'Assurance maladie a multiplié les dispositifs de prise en charge intégrale en mettant à contribution les mutuelles responsables qui n'ont d'autre choix que de couvrir ces nouvelles dépenses :

  • Le dispositif 100 % Santé, qui permet de s'équiper gratuitement en lunettes, prothèses dentaires et aides auditives pèse fortement sur le budget des organismes complémentaires qui financent une grande partie de ces équipements : 71 % des dépenses optiques ; 57 % des prothèses dentaires ; 42 % des aides auditives.
  • Mon soutien Psy donne droit à tous les assurés disposant d'une mutuelle responsable à 12 séances par an chez le psychologue entièrement remboursées. Coût de l'opération pour les mutuelles : 20 euros par séance, soit40 % du tarif conventionnel fixé à 50 € la séance.
  • Le remboursement des protections hygiéniques réutilisables : là encore, les mutuelles assument 40 % de la dépense pour les femmes âgées de moins de 26 ans.
  • Mon test IST, un dépistage du VIH, de la gonorrhée, de la chlamydiose, de l'hépatite B ou encore de la syphilis, sans ordonnance et sans rendez-vous pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie pour les moins de 26 ans et à 60 % au-delà. Les mutuelles pouvant intervenir à hauteur du ticket modérateur (les 40 % restants).

Autant de nouvelles règlementations bénéfiques pour les assurés mais qui viennent alourdir encore un peu plus le budget des complémentaires santé.

Je compare les contrats responsables

3. Une population vieillissante et une augmentation des ALD

La part des personnes âgées de 65 ans et plus ne cesse d'augmenter en France. Alors que les seniors de plus de 65 ans représentaient 19,7 % de la population en 2018, ce taux est passé à 20,5 % deux ans plus tard. Une tendance qui ne fera que se confirmer avec les années à en croire les prévisions de l'Insee.

Du point de vue de la santé, ce vieillissement démographique impacte directement le nombre de patients reconnus en affection longue durée. Alors que 10 millions de Français ont bénéficié du dispositif ALD en 2014, soit 16,4 % de la population, le nombre de bénéficiaires est passé à 13,8 millions en 2022 (20,1 % de la population).

La prise en charge de pathologies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires ou les cancers, nécessitent des soins lourds et coûteux : elle compte pour 66 % des dépenses totales remboursées par la Sécurité sociale.

L'ALD : source de lourds restes à charge
Contrairement à une idée largement répandue, les personnes en ALD ne sont pas entièrement prises en charge par l'Assurance maladie. Elles ne sont couvertes qu'à hauteur du tarif conventionnel pour les soins en lien avec leur ALD. Autrement dit, sans une bonne mutuelle, elles restent redevables des dépassements d'honoraires et du ticket modérateur sur les autres soins. Par ailleurs, le forfait hospitalier n'est pas non plus couvert par l'Assurance maladie mais est entièrement remboursé par les mutuelles, or les séjours à l'hôpital sont bien plus fréquents pour les personnes en ALD. C'est pour l'ensemble de ces raisons que les ALD ont aussi un impact significatif sur le compte des mutuelles santé.

Les meilleures mutuelles pour les patients en ALD

Des dépenses de santé de plus en plus chères

L'inflation médicale est une réalité. Des consultations aux médicaments, en passant par les dispositifs médicaux, aucun poste n'échappe à cette tendance haussière pour 2025.

4. Des tarifs conventionnels revalorisés

Ces derniers mois, de nombreux tarifs médicaux et paramédicaux ont été revalorisés.

Ce fut d'abord le cas des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes pour lesquelles une première augmentation a été actée en novembre 2023, une seconde entrant en vigueur le 22 décembre 2024 et une prochaine est attendue en juillet 2025.

Même chose du côté des auxiliaires médicaux. Kinésithérapeutes, orthoptistes, infirmiers, orthophonistes mais aussi sages-femmes ont connu une revalorisation de leur tarif de base en 2024.

Or, le remboursement des mutuelles s'exprime en pourcentage de ces tarifs conventionnels ce qui signifie qu'à garantie égale, le montant remboursé par les complémentaires santé est plus élevé lorsque ces tarifs conventionnels sont revalorisés. Un exemple : le tarif conventionnel chez un médecin généraliste est passé de 25 € début 2023 à 26,50 € fin 2023 et passera à 30 € fin 2024. Sans rien changer au contrat de mutuelle santé, cette dernière voit ses remboursements passer respectivement de 7,50 € à 7,95 € puis à 9 euros la consultation.

5. Un transfert des remboursements de la Sécurité sociale vers les mutuelles

On observe depuis peu un désengagement progressif de la Sécurité sociale sur certains postes de soins. Plusieurs actes médicaux sont désormais moins bien remboursé par l'Assurance maladie.

C'est notamment le cas :

  • du transport médical pour lequel le remboursement par le régime obligatoire est passé de 65 % à 55 % ;
  • des soins dentaires désormais pris en charge à hauteur de 60 % par la Sécurité sociale contre 70 % auparavant ;
  • de la fin du remboursement intégral des téléconsultations par l'Assurance maladie.

Les complémentaires santé doivent donc compenser cette perte pour le patient. Une charge supplémentaire qui se répercute inévitablement sur le prix des contrats de mutuelle et qui n'est pas prête de s'arrêter puisque le transfert de charge de la Sécurité sociale est également prévu sur les consultations médicales et les médicaments en 2025.

6. Des matériaux de plus en plus chers

En plus des consultations et des actes médicaux, les augmentations touchent également les matières premières utilisées dans la fabrication des médicaments ou des appareillages tels que les semelles orthopédiques, les bas de contention, les fauteuils roulants, etc.
Le tarif de ces équipements étant fixé librement, c'est à la mutuelle ou à l'assuré que revient de régler le surplus engendré par l'augmentation du prix des matériaux.

7. Des technologies et progrès médicaux onéreux

Imagerie médicale de pointe, chirurgie robotisée, thérapies géniques... Autant d'innovations qui révolutionnent la médecine mais qui pèsent lourd sur les budgets. Source d'espoir pour de nombreux patients, ces avancées ont un coût.

Les complémentaires santé doivent s'adapter à ces évolutions constantes, contraintes aussi d'intégrer ces nouveaux traitements dans leurs garanties pour rester compétitives.

Des mutuelles toujours plus taxées

Vous ne le savez sans doute pas mais votre contrat de mutuelle santé est taxé pour participer au financement du système de santé. Concernant ces taxes, votre complémentaire santé tient uniquement le rôle de collecteur. Les montants collectés sont intégralement reversés à l'URSSAF et à l'Assurance maladie.

8. Des taxes pour financer la Complémentaire santé solidaire (CSS)

La TSA résulte de la fusion de la contribution à la couverture maladie universelle (CMU) et de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA) qui ont progressivement disparues pour n'en faire qu'une.

Désormais la TSA sert à financer la Complémentaire santé solidaire (CSS). Son taux varie selon que le contrat est responsable (13,27 % du montant du contrat) ou non responsable (20,27 %).

9. Une contribution pour rémunérer les médecins traitants

Le forfait patientèle médecin traitant (FPMT) est une rémunération versée aux médecins généralistes pour valoriser le suivi des patients et la coordination des soins entre les professionnels de santé. Il est co-financé par l'Assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé à hauteur de 0,8 %.

A noter : le FPMT sera remplacé en 2026 par le FMT (forfait médecin traitant), plus avantageux pour les médecins. Pour l'heure, le taux de ce FMT pour les mutuelles n'est pas encore connu.

Une gestion coûteuse

10. Des investissements qui pèsent lourd

En janvier 2024, l'association de consommateurs Que Choisir alertait sur les taux de redistribution et les frais de gestion des organismes complémentaires (institut de prévoyance, assureurs et mutuelles).

Selon la complémentaire santé, ces frais de gestion représentent de 10 % à 28 % du montant des cotisations avec une moyenne qui s'établit aux alentours des 20 %.

Mais qu'entend-on par frais de gestion ? Il s'agit en réalité de toutes les dépenses supportées par la mutuelle pour le bon fonctionnement de ses services : salaires du personnel, frais de locaux, gestion des dossiers clients, développements informatiques, frais d'acquisition de nouveaux clients, développement de nouvelles offres, etc.

La très forte concurrence qui existe sur le marché de la mutuelle santé a tendance à avoir un impact direct sur le montant de ces frais de gestion. En effet, les organismes complémentaires santé investissent toujours davantage en faveur de la satisfaction de leurs clients (délais de réponse raccourcis, généralisation du tiers payant et remboursements rapides, mise à disposition d'un espace client en ligne pensé par faciliter la gestion du contrat au quotidien, etc.). Tout ceci a un coût non négligeable pour les organismes... et pour leurs clients.

Mutuelle responsable : je compare les contrat les moins chers