Des prix beaucoup trop élevés

Selon l’étude menée par l’UFC-Que Choisir, le coût moyen d’une prothèse auditive s’élèverait à 1 550 €. Or dans 80% des cas, l’association souligne que les patients souffrent simultanément de troubles atteignant les deux oreilles. Le coût de l’équipement est donc à multiplier par deux, soit 3 100 €.

L’association dénonce également la marge indécente réalisée sur la vente des prothèses auditives.Celles-ci seraient revendus quatre fois et demi leur prix d’achat, permettant aux professionnels de dégager, après déduction des charges et des salaires, des niveaux de rentabilité supérieurs à ceux constatés dans l’optique, qui sont déjà très élevés…

Enfin, toujours selon l’UFC-Que Choisir, le nombre d’audioprothésistes en France est très largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante… Ainsi la France compte-t-elle aujourd’hui environ 3 000 professionnels en activité, alors qu’il en faudrait 7 000 selon l’association, pour couvrir l’ensemble du territoire et équiper les 2,1 millions de personnes atteintes de déficience auditive.

Connaître le marché

Il existe 16 marques de prothèses auditives, qui proposent au total quelque 400 modèles différents.

Au niveau des audioprothésistes, il en existe plusieurs types :

  • les indépendants exerçant sous leur nom propre, certains étant fédérés au sein d'un groupement tel que Entendre ;
  • des réseaux nationaux comme Amplifon, Audika, Audio 2000, Dyapason ou Optical Center ;
  • les centres Audition mutualiste de la Mutualité française ;
  • les réseaux de soins de certains organismes d'assurance.

Des remboursements très faibles

Les prothèses auditives ne sont que très faiblement remboursées par la Sécurité sociale : seulement 120 € par appareil
Les mutuelles, quant à elles, remboursent en moyenne 330 € par équipement. 
Au final il reste donc à la charge du patient : 1 100 € par prothèse, soit 2 200 € si ses troubles auditifs nécessitent le port d’un appareil pour ses deux oreilles.

Par ailleurs, la Sécurité sociale lie le coût de l’appareillage à celui des prestations de suivipar l’audioprothésiste. Ce suivi consiste en des visites régulières chez l’audioprothésistes pour vérification et réglages de l’appareil au besoin : au 3ème mois au 6ème, au 12ème, puis tous les six mois pendant la durée de vie de l’équipement.

Une disposition de la loi Macron du 6 août 2015 a supprimé le caractère indissociable de l’appareil et des prestations de suivi, mais l’Assurance maladie n’a pas encore adapté ses procédures de remboursement sur ce point. Ces prestations de suivi sont actuellement facturées d’avance et supportées par le patient au moment de la pose de l’appareil, alors qu’elles ne sont parfois pas réalisées, par exemple si le patient décède... 

Quelles améliorations possibles pour les assurés ?

Pour faire baisser le coût des équipements, et surtout réduire le reste à charge des patients, l’UFC-Que Choisir préconise de relever le numerus clausus pour la profession d’audioprothésiste (nombre d’étudiants en médecine autorisés à préparer cette spécialité).

L’association estime qu’un plus grand nombre de professionnels permettrait à la fois un meilleur accès aux soins pour les patients, et des prix moins élevés rendus possibles par une concurrence accrue entre ces praticiens.

De leur côté les audioprothésistes, par la voix de leur syndicat, appellent les pouvoirs publics et les organismes de complémentaires santé à « améliorer le remboursement des appareils auditifs, dont les tarifs n’ont pas été revus depuis 1986 ».

Pour trouver le meilleur remboursement pour vos prothèses auditives, utilisez notre comparateur de mutuelles !