Pourquoi est-il si important de bien se couvrir en cas d'hospitalisation ?
Les assurés prêtent peu attention à leur protection en cas d'hospitalisation parce que beaucoup pensent, à tort, qu'il n'y a pas de reste à charge à l'hôpital. Or l'Assurance maladie ne rembourse pas plus de 80 % des frais d'hospitalisation et elle ne couvre ni les dépassements d'honoraires, ni le forfait journalier (20 €/jour d'hospitalisation). Si l'on ajoute à cela des éléments de confort jamais remboursés par l'Assurance maladie tels que la chambre individuelle (entre 60 et 120 €/jour selon les établissements), la note pour l'assuré peut vite s'avérer salée
A tel point que l'hospitalisation (chambre particulière et forfait journalier compris) est désormais le premier poste de remboursement des mutuelles comme le souligne L'Observatoire Hôpital : des restes à charge inégalitaires. Elle représente 24 % des remboursements des mutuelles, loin devant l'optique (13 %), le dentaire (16 %), la pharmacie (16 %) ou encore les honoraires médicaux (12 %).
Hospitalisation : ces frais injustifiés que l'on vous facture
Le reste à charge hospitalier s'élève à 396 €/an en moyenne…
Toujours selon L'Observatoire de la Mutualité française, le reste à charge en cas hospitalisation (avant remboursement des mutuelles) s'élevait en moyenne à 396 € en 2017 (chambre particulière incluse). Un montant qui ne cesse d'augmenter avec l'âge, allant même jusqu'à être multiplié par 2 pour un patient de 80 ans ou plus par rapport à celui de 60 à 69 ans (881 € vs 402 €) et par 4 par rapport à un patient trentenaire (881 € vs 219 €) ! Or, quand on observe le niveau de remboursement des mutuelles, le reste à charge final des assurés disposant d'une complémentaire santé est finalement très faible (52 € en moyenne pour les 80 ans et plus et 29 € seulement pour les 60 - 69 ans).
Reste à charge hospitalier par tranche d'âge
(source : L'Observatoire Hôpital : des restes à charge inégalitaires)Tranche d'âge | Reste à charge patient | Remboursement mutuelle | Reste à charge final | % de prise en charge mutuelle |
0 - 9 ans | 128 € | 125 € | 3 € | 97,7 % |
10 - 19 ans | 149 € | 141 € | 8 € | 94,6 % |
20 - 29 ans | 268 € | 189 € | 79 € | 70,5 % |
30 - 39 ans | 219 € | 189 € | 30 € | 86,3 % |
40 - 49 ans | 263 € | 244 € | 19 € | 92,8 % |
50 - 59 ans | 350 € | 306 € | 44 € | 87,4 % |
60 - 69 ans | 402 € | 373 € | 29 € | 92,8 % |
70 - 79 ans | 604 € | 551 € | 53 € | 91,2 % |
80 ans et plus | 881 € | 830 € | 52 € | 94,2 % |
Seniors : ces risques de santé qui vous coûtent cher
… mais pour 5 % des patients, il est compris entre 2600 € et 4000 € !
Dans la population générale, on estime que 5 % des patients supportent un reste à charge avant intervention de la complémentaire santé de 2613 € (source : EGB-Cnam 2016, SNDM-FNMF 2017 / calculs FNMF). Un chiffre qui mériterait d'être revu à la hausse puisqu'il n'intègre ni le forfait journalier (pourtant bien à la charge de l'assuré) ni la chambre particulière.
Chez les adhérents mutualistes, ce chiffre grimpe à 3008 € et même jusqu'à 4090 € quand on intègre justement le forfait journalier et la chambre individuelle. Cet écart de reste à charge entre population générale et adhérents à une mutuelle santé s'explique par le fait que la moyenne d'âge chez les mutualistes est plus élevée que dans la population générale. Ces données viennent souligner une fois de plus le poids de l'âge dans le reste à charge hospitalier…
Les seniors et patients en ALD : les plus exposés au reste à charge hospitalier
Comme le démontrent les chiffres exposés précédemment, les seniors sont plus impactés financièrement en cas d'hospitalisation :
- dès 50 ans, le reste à charge hospitalier avant prise en charge de la mutuelle, atteint en moyenne 350 € par an pour dépasser les 400 € à 60 ans, les 600 € à 70 ans et atteindre quasiment les 900 € à 80 ans.
- Quant aux 5 % de patients aux restes à charge hospitaliers les plus élevés, la moyenne d'âge se situe à 68 ans, bien au-dessus de la moyenne d'âge de la population française de 41 ans !
Mais il est une autre population très exposée aux restes à charge hospitaliers et qui, bien souvent l'ignore : ce sont les patients atteints d'une affection de longue durée (ALD). En règle générale, ces patients se croient très bien couverts par l'Assurance maladie puisque certaines ALD bénéficient d'une prise en charge à 100 % des soins liés à la pathologie… mais seulement à celle-ci ! Autrement dit, un patient avec une affection de longue durée qui se retrouve hospitalisé pour un problème pas directement lié à cette affection ne sera pas entièrement couvert par l'Assurance maladie. Pire : selon une étude EGC-Cnam de 2016 citée dans L'observatoire - Hôpital : des restes à charge inégalitaires, le reste à charge hospitalier des patients en ALD est près de 2 fois plus élevé que celui des patients sans ALD !
Pourquoi souscrire une mutuelle santé en ALD ?
L'inégalité territoriale face au coût d'une hospitalisation
L'importance de la couverture hospitalisation dépend aussi en grande partie du département dans lequel le patient est hospitalisé. En cause notamment, les tarifs pratiqués par les chirurgiens et les anesthésistes qui intègrent des dépassements d'honoraires selon les territoires.
Pour exemple, une chirurgie de la cataracte réalisée en clinique privée (comme c'est le cas pour 70 % des opérations de ce type), coûte entre 232 € et 318 € en Bretagne contre le double (430 € à 671 €) en Île-de-France.
Dans le cas d'une coloscopie réalisée en clinique privée (là encore cela représente 70 % des interventions), le coût de cette intervention oscille entre 118 € et 154 € dans les départements du nord de l'Occitanie (Tarn, Tarn-et-Garonne, Aveyron, Lozère) et 174 € à 273 € dans les départements du sud est de la région PACA (Var et Alpes Maritimes).
De fait, les assurés ont tout intérêt à se renseigner sur les tarifs pratiqués dans leur département afin d'ajuster leur niveau de garantie hospitalisation aux risques de reste à charge liés à d'éventuels dépassements d'honoraires. De surcroît s'ils font partie des patients les plus exposés à ces restes à charge élevés…
Comment bien choisir sa garantie hospitalisation pour limiter son reste à charge ?
Quand on parle de frais d'hospitalisation, il convient de distinguer deux choses : les soins hospitaliers et les équipements de confort.
1. Une garantie hospitalisation de base est indispensable pour être remboursé du ticket modérateur et du forfait journalier
Pour les soins hospitaliers, c'est la garantie hospitalisation de la mutuelle qui s'applique. A minima (garantie à 100 % BR), elle permet de rembourser le ticket modérateur (les 20 % des frais hospitaliers non remboursés par l'Assurance maladie) et le forfait journalier (20 €/jour en hôpital ou clinique et 15 €/jour dans un service psychiatrique).
2. Une garantie hospitalisation renforcée permet de couvrir tout ou partie des dépassements d'honoraires
Renforcée (supérieure à 100 % BR), cette garantie permet aussi de couvrir tout ou partie des éventuels dépassements d'honoraires du chirurgien et/ou de l'anesthésiste.
Un exemple : si le chirurgien pratique des dépassements d'honoraires, seule une garantie hospitalisation supérieure à 100 % BR (base de remboursement) en prendra tout ou partie en charge. En effet, la sécurité sociale se base sur le tarif conventionnel (la BR) pour rembourser 80 % de ce montant dans le cadre d'une hospitalisation. Une mutuelle qui rembourse 100 % BR prendra alors en charge les 20 % restant que l'on appelle le ticket modérateur. Un praticien qui facture des honoraires supérieurs à cette base de remboursement ou BR, pratique des dépassements d'honoraires qui resteront automatiquement à la charge du patient, à moins que celui-ci ait souscrit une mutuelle proposant une garantie hospitalisation plus élevée que 100 %. Plus le pourcentage de BR est élevé (150 %, 200 %, etc.) plus l'assuré se verra remboursé en cas de dépassements d'honoraires élevés. Mais attention : les mutuelles responsables n'ont pas le droit de rembourser les médecins non Optam (ceux pratiquant des honoraires libres non plafonnés) plus de 200 % BR, quant aux autres, les Optam, ils se sont engagés à ne pas dépasser en moyenne deux fois le tarif conventionnel. Ceci n'étant qu'une moyenne, par définition vous pouvez être confronté à des dépassements d'honoraires supérieurs ou inférieurs à 200% BR, de fait une garantie hospitalisation élevée (300 ou 400 % par exemple) peut être utile malgré tout.
3. Un plus très apprécié : le forfait journalier pour la chambre particulière
La chambre particulière est considérée comme une option de confort. Son coût varie habituellement entre 60 et 120 €/jour selon le type d'établissement et n'est jamais pris en charge par l'Assurance maladie. Les mutuelles peuvent en rembourser tout ou partie, selon les contrats : cette information est donnée sous forme de forfait de remboursement par jour, généralement limité à 60 ou 90 jours d'hospitalisation par an.
Hospitalisation : ces frais injustifiés que l'on vous facture
4. Les autres prestations pouvant être proposées par la mutuelle
De nombreuses mutuelles proposent également d'autres prestations comme un forfait pour couvrir les frais de l'accompagnant lorsque le patient hospitalisé a moins de 16 ans, une assistance à la maison pour assurer l'essentiel en l'absence de l'assuré (garde du chat ou du chien par exemple) et à son retour (aide ménagère notamment). Si vous hésitez entre deux contrats proposés à un tarif très proche, ce genre de prestations peut faire pencher la balance…
Où trouver une bonne garantie hospitalisation au meilleur prix ?
Trouver une mutuelle qui protège aussi bien votre santé que votre budget n'est pas chose aisée. C'est pourquoi, il est important de bien définir vos priorités en privilégiant la meilleure protection possible pour les risques les plus graves. De fait, la garantie hospitalisation est celle qui doit guider votre choix afin d'être la plus élevée possible au regard de votre budget.
Dans ce contexte, le comparateur de mutuelles de Dispofi vous permet de déterminer le niveau de garantie hospitalisation souhaité (100 %, 150 %, 200 % et jusqu'à 400 %) tout en visualisant immédiatement l'impact sur le montant de la cotisation. Vous pourrez ainsi facilement arbitrer afin de trouver le meilleur rapport cotisation/remboursement pour vous.
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