L’auto-assurance, c’est quoi ?

Aujourd’hui, tous les Français n’ont pas la chance d’être protégés par une mutuelle collective, obligatoirement cofinancée par l’employeur pour les salariés du privé... Et dans le même temps, les mutuelles individuelles deviennent de plus en plus chères.

Notamment pour les seniors, qui paient les cotisations de mutuelles les plus élevées au regard du risque qu'ils représentent, alors que dans le même temps l'entrée dans la retraites'accompagne d'une perte importante de pouvoir d'achat.

Alors pour réaliser des économies sur leurs assurances non obligatoires, un nombre croissant de Français fait le choix de l’auto-assurance. Le principe est simple : plutôt que de payer une cotisation pour une complémentaire santé, il s’agit d’épargner chaque mois cette somme sur un compte dédié, et d’y puiser au besoin l’argent nécessaire pour faire face à des soins.

Cette tendance semble se confirmer année après année, alors que tous les sondages convergent vers le même constat : de plus en plus de Français renoncent à se soigner pour des raisons financières. Et d’après un sondage réalisé en 2011 par LH2 pour AG2R La mondiale, 1 Français sur 3 serait même prêt à se passer de mutuelle si les cotisations de celles-ci deviennent trop chères. D’ailleurs, d’après ce même sondage, les Français seraient favorables à une augmentation des cotisations sociales (48%) plutôt qu’à une augmentation des cotisations des complémentaires santé (25%) pour financer leurs dépenses de santé.

L’auto-assurance, est-ce un bon calcul ?

Il n’y a pas de réponse universelle. Cela varie évidemment d’un individu à l’autre, en fonction de ses ressources, de son état de santé général, et des aléas de la vie qui sont par nature imprévisibles…

Il est évident qu’une personne jeune et en bonne santé présente moins de risques de tomber malade qu’une personne plus âgée et plus vulnérable. À condition de ne pas avoir de besoins importants sur des postes de dépenses coûteux, comme l’optique ou le dentaire par exemple. Pour autant, personne n’est à l’abri d’un accident ou d’une maladie grave…

En l’absence de complémentaire santé, et hormis les cas où l’Assurance maladie prend en charge la totalité des soins (c’est le cas des affections de longue durée type diabète), vous ne serez remboursé que de la part Sécu de vos dépenses de santé. Ce qui pour certains actes coûteux (optique, dentaire, dépassements d’honoraires) présente un reste-à-charge important !

Notre conseil : privilégiez la prudence !

Si vous n’avez pas les moyens de souscrire une mutuelle haut de gamme, choisissez une mutuelle qui couvre l’essentiel des dépenses de santé courantes (consultations, médicaments, examens), et surtout la garantie hospitalisation. Voire une mutuelle hospitalisation seule. Car sans complémentaire santé, les frais occasionnés par un séjour même court à l’hôpital, auront vite raison de vos économies…

Calculez la différence entre le montant de cotisation pour cette mutuelle santé basique, et celui d’une mutuelle haut de gamme. Si vous le pouvez, épargnez chaque mois cette somme sur un compte dédié (livret A par exemple). Ainsi, vous disposerez d’une réserve d’argent, qui vous permettra de réduire votre reste-à-charge le jour où vous devrez faire face à des soins mal remboursés par la Sécu et par votre complémentaire santé "basique". Et sinon, cette épargne vous sera toujours utile en cas de souci d'ordre matériel !

Pensez aux aides pour votre mutuelle

En fonction des vos ressources, renseignez-vous sur vos droits, car vous pouvez peut-être bénéficier des dispositifs :

  • CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) ;
  • ACS (Aide à l’acquisition d’une complémentaire santé).

D'après le baromètre 2015 de la Drees, réalisé par l’institut BVA auprès de 3009 personnes, 7 Français sur 10 ne connaissent pas l’ACS. Aujourd'hui, l'ACS est attribuée à 1,2 million de personnes. Pourtant, si on considère que 3 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté en France, la moitié des bénéficiaires potentiels n'en fait pas la demande !