Une généralisation bien anticipée

La généralisation de la complémentaire santé pour les salariés du privé sera une réalité le 1er janvier 2016. A cette échéance, tous les salariés devront donc bénéficier d’une mutuelle d'entreprise obligatoire, financée à 50% au moins par leur employeur ou leur comité d’entreprise (dans la limite correspondant au panier de soins minimum imposé par la loi).

D’après un sondage réalisé par la société Audirep pour l’Association française de l’assurance et la Fédération Nationale de la Mutualité française (FNMF), la mutuelle d’entreprise à adhésion obligatoire est déjà en vigueur pour :

  • 71% des TPE (très petites entreprises, moins de 10 salariés),
  • 85% des PME et grandes entreprises (plus de 10 salariés).

Dans le détail, la proportion d’entreprises faisant déjà bénéficier leurs salariés d’une couverture santé augmente avec leur taille :

  • 67% des entreprises de 1 à 2 salariés,
  • 86% des entreprises de 6 à 9 salariés,
  • 99% pour les entreprises de 500 salariés ou plus.

Ce sondage a été réalisé entre le 10 mars et le 20 avril 2015, auprès de 1131 entreprises françaises (405 TPE, et 726 PME ou grandes entreprises). 

Les grandes entreprises mieux préparées

La différence entre ces chiffres s’explique par la capacité des grandes entreprises à bénéficier de ressources dédiées à ces démarches : responsable des ressources humaines, délégué du personnel, comité d’entreprise.

Alors que dans les petites entreprises, la recherche d’offres et l’étude des contrats proposés sont réalisées par le dirigeant, au détriment de son activité principale.

Pour les grandes entreprises, la mise en place des contrats de complémentaire santé est d’autant plus lourde qu’elles doivent la déployer auprès d’un nombre plus important de salariés. Les formalités d’adhésion prennent donc beaucoup plus de temps, et c’est pourquoi ces entreprises préfèrent anticiper leurs obligations, pour être en conformité au 1er janvier 2016. 

Des recommandations de branches peu suivies

Jour après jour, les recommandations des branches professionnelles se précisent pour le choix d’un organisme de complémentaire santé.

Mais dans les faits, il s’avère que ces recommandations sont assez peu suivies par les entreprises. Ainsi, parmi les entreprises n’ayant pas encore souscrit de contrat collectif à adhésion obligatoire pour leurs salariés, le sondage d'Audirep révèle que seules 49% des TPE, et 57% des PME et grandes entreprises se déclarent prêtes à suivre les recommandations de leur branche professionnelle.

Dans une large mesure, les dirigeants de ces entreprises souhaitent donc conserver leur autonomie dans le choix de leur complémentaire santé. Dans près d’une entreprise sur cinq, on affirme même vouloir tenir compte de l’avis des salariés.

Le rôle de la publicité

Ces derniers mois, la communication des organismes de complémentaire santé sur la généralisation des mutuelles d’entreprises s’est intensifiée.

Ainsi on a pu observer que la publicité, notamment celle des grands assureurs en télévision, s’est accentuée à destination des chefs d’entreprise