La France est le troisième pays du monde, après les Etats-Unis et le Pays-Bas, en termes de budget consacré à la santé : celui-ci équivaut à 12% de la richesse nationale du pays. Alors que de plus en plus de Français renoncent à se soigner pour des raisons financières, le président François Hollande a « appelé à une politique de solidarité », basée sur la première des priorités : l’accès de tous aux soins. Le chef de l’Etat a dénoncé le « marché libre » de la santé, avec des organismes qui augmentent les prix des cotisations sans limite en fonction de l’âge de l’adhérent, ou qui refusent de couvrir les personnes malades… Pour mettre un terme à cette « dérive », François Hollande a promis une « généralisation de l’accès à une complémentaire de qualité » d’ici la fin de son mandat, par un mécanisme d’incitation.

Mieux encourager les contrats responsables

Le président souhaite augmenter le nombre de bénéficiaires de l’Aide à la Complémentaire Santé (seuls 650 000 personnes la perçoivent, alors que 4 millions pourraient en bénéficier), en simplifiant les démarches à faire. Il propose également de mieux favoriser les contrats responsables et solidaires, par rapport aux autres. Aujourd’hui, ils subissent une taxe spéciale (TSCA) de 7%, alors que les contrats non responsables sont taxés à 9%. Un écart jugé trop faible pour rendre vraiment attractifs les contrats vertueux. Mais en contrepartie, ces contrats responsables devront répondre à des exigences plus nombreuses (pas de discrimination d’âge, large niveau de couverture, meilleure maîtrise des dépenses, et respect du parcours de soins). Une révision de la fiscalité devrait être intégrée au prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), applicable en 2014.

Lutter contre les déserts médicaux

Parmi les engagements pris par François Hollande, figure aussi la lutte contre les déserts médicaux et les inégalités territoriales. « Aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins d’urgence », a-t-il lancé, rappelant la nécessité de fixer les tarifs de l’hôpital en toute transparence et d’en renforcer la mission de service public. De plus, le PLFSS 2013 vient de créer 200 postes de praticiens territoriaux de médecine générale, dans des zones où les médecins se font rares. Le système de forfaits visant à encourager les installations dans les zones de faible densité médicale sera renforcé. De plus, la régulation des dépassements d’honoraires, actée par l'accord signé fin octobre entre les représentants de l’Assurance Maladie, les syndicats de médecins et les mutuelles, est censé diminuer aussi le reste à charge pour les patients.